Ça fait maintenant des années que je retourne en Sicile dès que je suis quelques mois sans la voir. Car de toutes les îles européennes, c’est celle que je préfère. Et de loin. Sa gastronomie, son effervescence, ses eaux cristallines. Tout y est réuni pour un séjour sous le signe de la dolce vita.
Après avoir arpenté cette île-continent sous tous les angles, un constat s’impose : la Sicile ne se visite pas, elle se vit. Quatorze jours constituent le tempo idéal pour saisir l’âme de l’île. Ce rythme permet de savourer un coucher de soleil sur Cefalú, de se perdre dans les ruelles de Palerme quand la nuit tombe, ou encore de contempler les fumées de l’Etna depuis les vignobles environnants.
Si le temps vous manque, il suffit de laisser une région de côté. Pour ma part, je sacrifierais le sud : la Scala dei Turchi, aussi splendide soit-elle, a perdu en spontanéité depuis la mise en place des quotas d’accès.
À l’inverse, si vos congés s’étirent, les îles Éoliennes vous tendent les bras après Cefalú. Lipari, Vulcano, Stromboli… Chaque île raconte un chapitre différent de l’histoire volcanique méditerranéenne. Trois jours minimum s’imposent pour apprivoiser ces terres de feu posées sur l’eau.
Pour une première immersion en Sicile, cap sur le nord de l’île où deux bases s’offrent à vous : Palerme ou Cefalú. Si vous aimez l’énergie des grandes villes, posez vos valises en plein cœur de Palerme. Les amateurs de farniente, eux, préféreront sans doute un Airbnb en bord de mer du côté de Cefalú, où les plages privées et les criques secrètes s’enchaînent.
Imaginez Naples, mais débarrassée de son chaos légendaire. Voilà Palerme, la capitale de la Sicile. Cette ville aux mille visages se découvre avant tout à pied, sans itinéraire précis. Rangez votre téléphone et laissez-vous porter par l’architecture baroque sicilienne qui surgit au détour des ruelles étroites. Vous tomberez forcément sur l’un de ses marchés de rue animés ou sur quelques-uns de ses monuments historiques remarquables, comme le fameux Teatro Massimo.
Mais c’est véritablement à la tombée de la nuit que Palerme révèle son vrai tempérament. Les places s’animent, les terrasses se remplissent, et l’atmosphère devient électrique. Un conseil ? Ne programmez rien et laissez-vous happer par le rythme de la ville. Et si l’envie de faire la fête vous prend, passez par la Taverna Azzura. Un lieu mythique qui promet une multitude de rencontres.
Bien que Cefalú soit devenue de plus en plus touristique au fil des ans, elle a su préserver son charme méditerranéen originel avec ses nombreux bars à vins et ses restaurants gastronomiques qui abondent par centaines. Mon préféré ? Bastione & Costanza. Une adresse aux prix tout à fait raisonnables qui promet une vue imprenable sur la mer. Assurez-vous seulement de demander une table avec vue lors de votre réservation.
Pour profiter de tout ce que la ville a à offrir, grimpez la Rocca di Cefalú tôt le matin pour un panorama à couper le souffle, revenez vers la ville pour attraper des Arancini au Sfrigola à manger sur la plage, puis explorez la vieille ville une fois la noirceur tombée. Si vous trouvez la plage trop bondée, n’hésitez pas à réserver une excursion en bateau avec plongée le long de la côte.
Prochaine destination ? L’est de la Sicile. Ici aussi, deux écoles : ceux qui aiment l’animation nocturne choisiront Catane, alors que ceux qui rêvent de calme opteront pour les villages perchés autour de l’Etna.
À Catane, je recommande l’auberge Ostello Degli Elefanti. C’est une auberge, mais son emplacement est parfait et elle a de très belles chambres privées (en plus d’une terrasse avec une vue à coupe le souffle). Pour ceux qui cherchent plutôt la tranquillité, rien ne vaut une villa dans les hauteurs de l’Etna. Pour un séjour plus luxueux, optez plutôt pour le Picciolo Etna Golf Resort & Spa, Curio Collection by Hilton, non loin de là.
Deuxième ville de Sicile après Palerme, Catane mérite qu’on s’y attarde. Ici aussi, la meilleure méthode reste de se perdre dans ses rues et d’explorer son centre historique et la Piazza del Duomo. Les amateurs de poissons ne rateront pas le célèbre marché de la Pescheria, un spectacle haut en couleur qui vaut le détour autant pour l’ambiance que pour les produits frais.
Côté plages, Catane en compte plusieurs aux alentours, mais soyons honnêtes : elles n’arrivent pas à la cheville de celles entre Cefalú et Palerme. Ce n’est donc pas forcément indispensable de faire le détour.
Impossible d’évoquer l’est de la Sicile sans s’arrêter sur la silhouette majestueuse de l’Etna. Pour les amateurs de randonnée, il est possible de monter de 1900 mètres à 2500 mètres d’altitude depuis le téléphérique sud. Bien que la distance ne semble pas importante, l’effort est soutenu et les sentiers glissants. Mais plus on grimpe et plus les paysages deviennent lunaires, avec des cratères fumants et des vallées de cendres.
Mais l’Etna se révèle aussi accessible aux moins sportifs. Le téléphérique vous hisse jusqu’à environ 2500 mètres d’altitude. De là, des bus tout-terrain prennent le relais pour s’approcher encore davantage des cratères sommitaux (réservez via ce lien pour vous assurer une place sur le téléphérique et dans l’autobus).
Le parc national ne se résume d’ailleurs pas à son seul défi sportif. Redescendre vers ses flancs, c’est découvrir un autre visage du volcan : celui d’un terroir viticole d’exception qui défie les lois de la prudence. Malgré les risques inhérents à l’activité volcanique, les vignerons siciliens continuent de cultiver ces pentes riches en minéraux volcaniques. Il y a plusieurs vignobles à visiter dans la région !
Mon avis ne fera peut-être pas l’unanimité, mais il faut que je le dise. Taormine, bien que magnifique, est devenue un véritable attrape-touristes depuis White Lotus. Isola Bella reste jolie certes, mais elle croule littéralement sous les visiteurs. Le charme s’en ressent forcément. Les amoureux d’histoire apprécieront cependant la visite du théâtre antique. Mon conseil ? Achetez vos billets en ligne pour éviter les longues files.
Syracuse, une petite ville nichée au sud-est de la Sicile, c’est tout l’inverse. Plus intimiste, plus authentique aussi. Les prix restent raisonnables et la cuisine y est franchement meilleure. C’est ma préférence, et de loin. Ici aussi, n’hésitez pas d’opter pour une excursion en bateau si vous voulez éviter les foules.
Le Sud sicilien reste moins fréquenté que le nord, ce qui constitue paradoxalement l’un de ses principaux atouts. Pour optimiser votre séjour, je recommande de louer une petite villa entre la Scala dei Turchi et Agrigente – vous pourrez ainsi explorer ces deux joyaux en quelques jours sans multiplier les trajets.
Longtemps accessible librement, la Scala dei Turchi a vu sa fréquentation exploser au point de menacer l’intégrité du site. Résultat ? Fermeture administrative en 2020 pour préserver ce joyau naturel. Mais bonne nouvelle ! Le site est à nouveau ouvert au public depuis 2025, sous conditions strictes.
L’accès se fait désormais uniquement sur réservation. Il vous faudra acheter un billet en ligne (5 euros par personne), et choisir un créneau horaire de 60 minutes (entre 10 h à 19 h). Seuls 35 billets sont disponibles par créneau, alors mieux vaut anticiper, surtout en haute saison.
Si vous souhaitez prolonger la pause balnéaire après la visite, faites un détour par la réserve naturelle de Punta Bianca, encore confidentielle et parfaite pour se détendre au calme
À quelques kilomètres de là, Agrigente et sa vallée des Temples s’imposent comme une étape incontournable pour les amateurs de sites archéologiques. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site offre un panorama exceptionnel sur certains des plus beaux temples grecs hors de Grèce. Comme il s’étend sur plusieurs hectares, il mérite une demi-journée complète pour être apprécié à sa juste valeur. Mon conseil ? Ici aussi, achetez vos billets en ligne pour éviter l’attente sur place.
L’ouest de la Sicile est sans doute la partie qui m’a le plus marqué : moins touristique, moins fréquentée, mais d’une beauté brute et saisissante. Ici, les eaux sont d’un bleu cristallin, les paysages spectaculaires, et l’ambiance bien plus authentique. Pour explorer la région, je conseille de poser vos valises à Trapani (ou vous pourriez aller visiter les salines), Scopello ou San Vito Lo Capo.
Les îles Égades restent dans l’ombre des îles Éoliennes, ce qui constitue précisément leur charme. Plus proches du continent, elles sont idéales si vous ne disposez que de deux semaines pour découvrir la Sicile. En moins d’une heure de ferry (ou en excursion semi-privée), vous pouvez rejoindre Favignana ou Levanzo. Ici, la voiture est inutile : tout se fait à pied.
Mon conseil ? Passez au moins une nuit sur place pour savourer l’atmosphère paisible une fois la majorité des visiteurs repartis. La magie opère au coucher du soleil, quand l’île retrouve son calme.
San Vito Lo Capo est connue pour sa belle plage de sable blanc, mais elle attire aussi beaucoup de monde en haute saison. Pour profiter du coin loin de la foule, privilégiez les alternatives moins fréquentées : Cala Mancina pour les amateurs de rochers, ou Blue Marino Beach et Macari Beach pour ceux qui préfèrent les étendues de sable fin.
Une adresse incontournable ? The True Cannoli of Piana degli Albanesi. Leurs cannolis sont tout simplement extraordinaires. Une halte gourmande qui justifie à elle seule le détour pour se délecter des spécialités locales.
Scopello offre un point de chute parfait pour explorer la Réserve naturelle du Zingaro – du moins en temps normal. Suite à un incendie survenu à l’été 2025, la réserve est temporairement fermée au public. Il faudra sans doute un système de réservation à la réouverture, comme c’est le cas pour la Scala dei Turchi. Gardez un œil sur les actualités locales pour ne pas manquer sa réouverture. Pour l’instant, la réserve ne se visite qu’en bateau depuis Scopello ou depuis San Vito Lo Capo.
Impossible de quitter l’ouest de la Sicile sans goûter à ses huiles d’olive, réputées parmi les meilleures d’Italie. Prévoyez une halte dans un moulin local pour une dégustation : le terroir et le savoir-faire des producteurs transparaissent dans chaque goutte. Ma recommandation ? La visite de l’oliveraie familiale Essensily, à Balestrate.
La Sicile se dévoile vraiment à l’automne, lorsque les foules estivales se dissipent et que l’île respire à nouveau. Les températures restent douces, la mer garde sa chaleur, et les villages retrouvent leur quiétude.
L’été, bien sûr, a ses charmes : les fêtes battent leur plein et chaque ruelle vibre d’énergie, mais la chaleur peut rendre les visites de Palerme ou Catane éprouvantes. Le printemps, quant à lui, n’a rien à envier à l’automne : les orangers en fleurs embaument l’air, la nature s’éveille, et l’île s’habille de couleurs vives.
L’avion reste le moyen le plus simple pour rejoindre l’île. Depuis la France, plusieurs compagnies proposent des vols directs ; Transavia tire son épingle du jeu avec ses tarifs abordables et ses départs de Paris, Lyon ou Nantes, parfois dès 30 €. Ce n’est pas l’option la plus verte, mais elle permet de poser le pied sur l’île en à peine quelques heures.
Pour les amateurs de road trip, le ferry est une alternative séduisante – bien que plus longue et coûteuse. Aucun pont ne relie la Sicile au continent : il faut traverser le détroit en bateau. La traversée la moins chère part de Villa San Giovanni vers Messine. Les ferries depuis Naples ou Gênes existent aussi, mais leur tarif grimpe rapidement.
Lors de mes dernières vacances en Sicile, j’ai loué une voiture par le biais de Discover Car, une plateforme de location de véhicules qui compare les tarifs de diverses agences de location.
Mon expérience ? Impeccable. J’ai pu comparer les différentes agences, les prix, les voitures et les lieux de prise en charge du véhicule.
Traverser la Sicile, c’est accepter de se laisser surprendre à chaque détour. Du bleu intense des côtes nord aux collines dorées du sud, en passant par les petites villes perchées et les cités bouillonnantes, l’île déroule un itinéraire aussi riche qu’imprévisible.
En deux semaines, on effleure à peine la complexité de cette terre volcanique. La solution ? Y retourner aussi souvent que possible. Car chaque visite promet son lot de surprises. Et d’arancini !
Les économies, c’est par ici (si vous ne voyez pas le formulaire d’inscription, cliquez ici) :